Le temps passe, le chagrin reste
Mon amour,
cela fait longtemps que je ne suis pas venue poster sur le blog, pas l'envie de raconter ce quotidien inlassablement et cruellement le même depuis ton envol.
Non le temps n'efface pas, non le temps n'apaise pas, les larmes coulent toujours autant mais moins souvent. Le chagrin est bel et bien là, intact, comme au premier jour mais à plus de mal à ressortir, mais à qui sait lire dans le regard, il s'appercevra que la souffrance fait désormais partie de mon quotidien, on s'apprivoise doucement. Mes sourires et mes rires devenues si rares sont souvent faux, mais ça contente les gens que je parvienne à faire semblant, et c'est le plus important.
Je viens parcequ'il y'a des jours comme ça où la souffrance nous étouffe et où personne n'est là, personne ne comprend où même ne veut faire l'effort de comprendre. Je n'ose plus parler de toi parcequ'au fond personne n'a envie d'en parler à par moi. La souffrance et le chagrin des uns font mal aux autres et leur gâche le quotidien alors on se referme, on se replit sur soi, nous et notre chagrin, pour ne pas déranger leur petit monde. Du jour de ton envol, j'ai su mon amour que je serais désormais seule pour toujours, chacun à sa vie, moi j'ai la mienne, et ton papa à la sienne, le désespoir ne se partage pas, chaque jour la vie me rappelle qu'on a chacun notre destin, qu'on partage la vie des gens mais qu'on ne partage pas leur destin et qu'on mourra seul. Quoi qu'il advienne, tu auras toujours un papa et une maman qui t'aime même si la vie les sépare.
Mon ange, tu sais tout de moi, mes peurs, mes angoisses et mes doutes concernant l'avenir, je ne suis plus celle que j'étais, mon coeur est brisé et je ne suis pas sure qu'il saura à nouveau correctement aimer. Il y'a ce bébé qui grandit en moi et que je ne suis pas sure de pouvoir assumer, de savoir aimer, j'ai tellement écouter les autres ( la famille, les médecins, et ton papa ) qui me conseillaient de te faire un petit frere ou une petite soeur rapidement, que j'en ai oublié de m'écouter moi même.
Mais qui peut prétendre me connaitre mieux que moi même ?
Et voilà tout le monde attendait ça avec impatience et maintenant que je suis à nouveau enceinte, personne n'est là pour me soutenir, pour accepter d'entendre mes angoisses, tout le monde ne sait que me faire des reproches, sous entendre que je serais une mauvaise mère parceque je vais mal, que je pleures tout le temps, que je n'arrive pas à me réjouir etc...mais qu'est ce qu'ils croyaient tous ?!!! Ils pensaient qu'un enfant en remplaçait un autre, que j'oublierais d'avoir mal en pensant à ton départ, qu'un autre enfant comblerait le manque de toi, que je serais un petit peu stressé mais bon voilà tout. Et bien ils pensaient mal, très mal, et ceux qui pensaient ça n'ont rien compris à la douleur de la perte d'un enfant.
Je suis enceinte et je pleure, je porte la vie dans mon corps, oui, mais je porte également la mort dans mon âme et ça, c'est invisible à qui ne sait pas lire dans le regard et dans le coeur des gens.
J'ai autant peur que ce bébé vive, que j'ai peur qu'il meurt.
Pour beaucoup être une mère c'est juste porter un enfant dans son ventre, l'alimenter, l'éduquer, se continuer comme disent certains.... Mais et l'amour dans tout ça ? L'amour ce n'est pas juste embrasser son enfant avant qu'il aille se coucher, l'emmener se promener ou lui acheter des jouets pour noël, c'est quelque chose de bien plus grand que ça et de bien plus fort et oui le véritable amour est plus fort que la mort et ne dépend pas de la durée d'une relation. J'aime ma petite fille au delà de la mort, et ça, ça choque, ça dérange beaucoup de gens. Pour la plupart des gens, la mort c'est la fin et ça n'a aucun sens de continuer à aimer les morts ou à les pleurer, mais si c'est eux qui ont raison alors je me demande à quoi sert d'aimer si c'est aussi éphémère que la vie.
Pour moi, le véritable amour est éternel et c'est cet amour là que j'éprouve pour toi mon petit ange, tu me manques ma petite fille, je t'aime, je t'aime et je ne cesserais jamais de t'aimer ni de pleurer ton départ.
Ps : les larmes, c'est un signe de souffrance, mais la souffrance, est une preuve d'amour.
cela fait longtemps que je ne suis pas venue poster sur le blog, pas l'envie de raconter ce quotidien inlassablement et cruellement le même depuis ton envol.
Non le temps n'efface pas, non le temps n'apaise pas, les larmes coulent toujours autant mais moins souvent. Le chagrin est bel et bien là, intact, comme au premier jour mais à plus de mal à ressortir, mais à qui sait lire dans le regard, il s'appercevra que la souffrance fait désormais partie de mon quotidien, on s'apprivoise doucement. Mes sourires et mes rires devenues si rares sont souvent faux, mais ça contente les gens que je parvienne à faire semblant, et c'est le plus important.
Je viens parcequ'il y'a des jours comme ça où la souffrance nous étouffe et où personne n'est là, personne ne comprend où même ne veut faire l'effort de comprendre. Je n'ose plus parler de toi parcequ'au fond personne n'a envie d'en parler à par moi. La souffrance et le chagrin des uns font mal aux autres et leur gâche le quotidien alors on se referme, on se replit sur soi, nous et notre chagrin, pour ne pas déranger leur petit monde. Du jour de ton envol, j'ai su mon amour que je serais désormais seule pour toujours, chacun à sa vie, moi j'ai la mienne, et ton papa à la sienne, le désespoir ne se partage pas, chaque jour la vie me rappelle qu'on a chacun notre destin, qu'on partage la vie des gens mais qu'on ne partage pas leur destin et qu'on mourra seul. Quoi qu'il advienne, tu auras toujours un papa et une maman qui t'aime même si la vie les sépare.
Mon ange, tu sais tout de moi, mes peurs, mes angoisses et mes doutes concernant l'avenir, je ne suis plus celle que j'étais, mon coeur est brisé et je ne suis pas sure qu'il saura à nouveau correctement aimer. Il y'a ce bébé qui grandit en moi et que je ne suis pas sure de pouvoir assumer, de savoir aimer, j'ai tellement écouter les autres ( la famille, les médecins, et ton papa ) qui me conseillaient de te faire un petit frere ou une petite soeur rapidement, que j'en ai oublié de m'écouter moi même.
Mais qui peut prétendre me connaitre mieux que moi même ?
Et voilà tout le monde attendait ça avec impatience et maintenant que je suis à nouveau enceinte, personne n'est là pour me soutenir, pour accepter d'entendre mes angoisses, tout le monde ne sait que me faire des reproches, sous entendre que je serais une mauvaise mère parceque je vais mal, que je pleures tout le temps, que je n'arrive pas à me réjouir etc...mais qu'est ce qu'ils croyaient tous ?!!! Ils pensaient qu'un enfant en remplaçait un autre, que j'oublierais d'avoir mal en pensant à ton départ, qu'un autre enfant comblerait le manque de toi, que je serais un petit peu stressé mais bon voilà tout. Et bien ils pensaient mal, très mal, et ceux qui pensaient ça n'ont rien compris à la douleur de la perte d'un enfant.
Je suis enceinte et je pleure, je porte la vie dans mon corps, oui, mais je porte également la mort dans mon âme et ça, c'est invisible à qui ne sait pas lire dans le regard et dans le coeur des gens.
J'ai autant peur que ce bébé vive, que j'ai peur qu'il meurt.
Pour beaucoup être une mère c'est juste porter un enfant dans son ventre, l'alimenter, l'éduquer, se continuer comme disent certains.... Mais et l'amour dans tout ça ? L'amour ce n'est pas juste embrasser son enfant avant qu'il aille se coucher, l'emmener se promener ou lui acheter des jouets pour noël, c'est quelque chose de bien plus grand que ça et de bien plus fort et oui le véritable amour est plus fort que la mort et ne dépend pas de la durée d'une relation. J'aime ma petite fille au delà de la mort, et ça, ça choque, ça dérange beaucoup de gens. Pour la plupart des gens, la mort c'est la fin et ça n'a aucun sens de continuer à aimer les morts ou à les pleurer, mais si c'est eux qui ont raison alors je me demande à quoi sert d'aimer si c'est aussi éphémère que la vie.
Pour moi, le véritable amour est éternel et c'est cet amour là que j'éprouve pour toi mon petit ange, tu me manques ma petite fille, je t'aime, je t'aime et je ne cesserais jamais de t'aimer ni de pleurer ton départ.
Ps : les larmes, c'est un signe de souffrance, mais la souffrance, est une preuve d'amour.