Une histoire de souffrance mais d'amour

Publié le par Mamangedemaylis

Coucou ma puce,
Je voulais juste que tu sâches que je t'aime gros comme l'univers, tu me manques beaucoup mon ange, et il ne se passe pas une minute sans que je pense à toi.
C'est pour toi que je me bat, pour toi et aussi ton papa car je ne crois pas que tu aimerais que je l'abandonne. Parfois c'est vrai je me dis que ce serait plus simple... Parceque je n'aurais personne pour me forcer à avancer mais en même temps, il à été un papa formidable avec toi, et avec moi, même si on se dispute souvent (à cause de notre chagrin), il est adorable et prend beaucoup sur lui vis à vis de mes colères. Je me dois donc de prendre soin de lui car après tout, il est une partie de toi...En tout cas, il a beaucoup changé ma puce, il est devenu meilleur, et ça,c'est grâce à toi ma puce, tu as été une vrai petite fée pour lui.
C'est sure que depuis ta naissance et ton envol, on ne voit plus le monde pareil, on est plus à l'écoute des souffrances des autres, on les comprend mieux parcequ'il n'y a pas pire épreuve que la mort de son enfant, c'est notre intégrité qui a été touché, on est beaucoup plus humain qu'avant, et c'est peut-être ce qui choque. Car tu sais je les imagine bien ces "bien-pensants" qui voient d'un mauvais oeil cet étalage de vie privée sur le net...Qu'ils vivent ce que l'on vit et après ils viendront nous dire ce qui se fait, et ne se fait pas. C'est comme les paranges qui prennent en photo leur bébé décédé ou la tombe de leur petit...C'est leur problème après tout ! Nous c'est vrai, on a eu la chance de pouvoir prendre des photos de toi vivante mais et ces mamans qui accouchent de bébé mort in utéro...Pourquoi n'auraient-elles pas le droit de garder des photos, des souvenirs de leur bébé éclair ? On est déjà tous bien assez privé comme ça de nos bébés qu'on ne verra pas grandir. C'est bien assez. Que nous reste-il à nous ? Une chambre dans laquelle tu n'as jamais été, ton doudou avec lequel je dors, tes photos, des mêches de cheveux, tes empreintes de mains et de pieds, ton carnet de santé, ton nom sur notre livret de famille, ta tombe. Cela fait bien peu comparativement à tous les souvenirs qu'on aurait dù avoir si tu avais vécu entierement ta vie d'enfant. Alors oui, j'ai fais ce blog pour qu'il reste autre chose de toi, des choses que moi, ta maman je sais de toi, et que les autres ne savent pas. Car ta vie ma puce, c'est à travers notre amour qu'elle a grandi. La grandeur de ton âme est bien plus immense que la durée de ta petite vie terrestre ma jolie, et c'est à nous, tes parents de la raconter. Alors qu'importe ceux qui nous jugent, avant oui, je faisais comme tout le monde, je cachais mes souffrances où ne les montrais quà mes ami(e)s les plus proches, mais aujourd'hui, j'en ai marre de devoir taire ma souffrance, je n'en ai pas honte car je n'ai pas honte de toi ma puce. Quoi de plus normal que de pleurer son bébé défunt et d'en être boulversé ? Pour les autres, c'est sure, c'est plus commode de nous voir "bien" ou que l'on réponde "ça va" à une question dont la réponse évidente est que non, ça ne va pas. On manie mal les mots du chagrin et du réconfort dans notre société alors on nous demande de porter un masque, et de surtout ne pas parler de la mort, jamais, comme si elle était contagieuse. Les parents surprotègent tellement leurs enfants lors de décès qu'ils les rendent encore plus vulnérable et fragile. Il faut qu'ils parlent de la mort à leurs enfants, c'est "vital". La mort, la maladie, le suicide, les échecs...Et oui, tout ça fait parti de la vie, et il vaut mieux y être préparer avant d'y être confronté, et moi, c'est peut-être ce qui m'a fait défaut.
Donc non, ce masque, je ne le porterais pas, ce serais comme renier ton importance pour nous, et l'amour que l'on a, et tous les projets qu'on avait construit en pensant à toi.
Alors oui, la souffrance, la douleur et le désespoir dérangent, mais tant pis. Tant pis pour ceux qui préfèrent faire semblant de ne rien voir, tant pis pour ceux qui préfèrent fermer les yeux et ne rien entendre de notre coeur qui saigne, de notre coeur dévasté. Non, le coeur d'un papa et d'une maman, ça ne guérit jamais, la cicatrice brûle moins avec les années sans doute, mais la plaie reste béante. un coeur "brisé", ça ne se répare pas, on fait avec, on vit et on meurt avec. Un coeur "cassé", ça ne se répare pas, il n'aimera plus jamais pareil.
Voilà mon ange, je pense très très fort à toi, je t'aime mon bébé, et j'espère que tu as trouvé quelqu'un là haut pour prendre soin de toi.
A plus tard ma jolie.                  

                                       

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