L'enfer des matins

Publié le par Maïté

   Encore un soir en ayant du mal à s'endormir, à ressasser la même chose, à la revoir s'envoler, à avoir peur du petit matin.

Encore un matin à avoir du mal à se réveiller par une nuit courte et agitée de cauchemars et les yeux à peine ouverts, le vide qui vous oppresse, son absence qui vous pèse. On se dit "non, ce n'était pas un cauchemar", le vendre habituellement posé avec notre petit bébé sur le côté du matelas, est plat, ou plutôt "dégonflé",  et on sait que si on se lève, sa petite chambre sera également vide. Il manque quelqu'un à la maison...

  Chaque matin est atroce, une vraie torture, il va falloir tenir une journée de plus, et chaque jour qui passe nous éloigne de cette grossesse et de notre petit bébé. Chaque matin, on se demande ce qu'on va bien avoir le courage de faire de ce congé maternité inutil. On aimerait rester couché jusqu'au lendemain, et ainsi de suite, ne plus jamais avoir à affronter ces matins, peut-être ne plus avoir à se réveiller en fait.

  Moi j'ose plus sortir, plus parler à personne, c'est étrange ce besoin de se replier sur soi-même. Mais il y a une autre petite maman comme moi, que je croise souvent au cimetière, c'est la maman du petit ange Elise, qui s'est envolé au mois de mars. Quand je vais voir Maylis, j'ai toujours une pensée pour elle et sa puce, je sais à quel point s'est difficile. Elle voudrait qu'on discute ensemble, entre mamange, qu'on puisse se soutenir à deux, elle a sans doute raison, à deux c'est plus facile, et puis on se comprend, on n'a pas vécu la même histoire, mais on vit le même enfer.
On se verra tout à l'heure, on pourra parler de notre histoire, sans tabou, sans honte, sans risque de souler l'autre avec des problèmes qu'il ne peut pas comprendre. Cela nous apaisera peut-être d'avoir quelqu'un qui comprend bien toute la problématique et la souffrance vécue lors d'un deuil périnatal.

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